mercredi 17 novembre 2010

Réponse à l'article de La Presse: Profession: bibliothécaire 5/6

Autres réactions, suite. Celle-ci nous provient de Marie-Chantal Paraskevas, bibliothécaire en milieu scolaire:

A qui de droit

Par la présente, je souhaiterai signifier ma grande déception à la suite de la lecture de l'article " Profession : Bibliothécaire" signé par Jade Bérubé, le 13 novembre dernier.
Déception de voir qu'en 2010, notre profession ne soit pas plus connue (pour ne pas dire reconnue) que ça, et de savoir que des articles peuvent être rédigés et publiés sans validation aucune.
On pourrait en écrire beaucoup sur cet article, mais mon emploi du temps en tant que bibliothécaire d'une commission scolaire (et donc desservant à moi seule, vingt et une écoles primaires et quatre écoles secondaires, ne me permettra pas d'aller plus en détails), alors voici, en gros, ce sur quoi j'aimerais attirer l'attention de Madame Bérubé et du journal.

Vous dîtes que c'est un métier qui disparaît, qu'aucun poste rémunéré n'est ouvert spécialement pour la gestion des bibliothèques, que le manque de ressources se fait cruellement sentir et les bibliothèques sont souvent désertées, soit! Mais en tant que "journaliste", ne trouvez-vous pas qu'il manque une suite logique à toutes ses affirmations? Une suite, du style: "Comment se fait-il que c'est ainsi?"
En essayant d'y répondre, vous vous seriez rendu compte, que la réalité est quelque peu différente. Que depuis 2005, il y a le Plan d'action sur la lecture à l'école mis de l'avant par le Ministère de l'Éducation, des Loisirs et du Sport. Ce plan d'action promeut entre autres l'embauche de bibliothécaires professionnels (MSI) et l'achat de livres de qualité et variés pour les bibliothèques scolaires.

J'aurais beaucoup plus "classé" votre article sous la rubrique : Personnalité de la semaine : Madame Lise Bergeron-Proulx, parent-bénévole à la bibliothèque de l'école (à qui je lève sincèrement mon chapeau pour son dévouement), et j'aurais rédigé un article sur la place de la lecture et du livre dans nos écoles et dans notre société au sens large.

Quand nous savons qu'il ya un lien direct entre le goût de lire et la réussite scolaire, comment se fait-il que l'accent premier et primordial ne soit pas mis sur la lecture.
Comment se fait-il que les commissions scolaires n'engagent pas plus de bibliothécaires professionnels alors que tous les incitatifs sont là? Est-ce que l'enveloppe budgétaire pour l'achat de livres pour les bibliothèques scolaires est vraiment utilisé à bon escient? Est-ce des livres de Qualité qui sont achetés? Est-ce que la bibliothèque scolaire a une place dans l'école, ou est-ce un local pour le service de garde, de réunion, une salle à lunch et j'en passe?

Comme vous voyez, vous pourriez écrire une tonne d'articles sur les bibliothèques et les bibliothécaires scolaires et j'espère que vous le feriez. Mais, de grâce, sachez faire la part des choses.

Marie-Chantal Paraskevas
Bibliothécaire professionnelle

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