mardi 16 novembre 2010

Réponse à l'article de La Presse: Profession: bibliothécaire 1/6

En ce mardi ensoleillé, je vous envoie ma réaction à l'article de Jade Bérubé paru dans la Presse de ce week-end (cahier Salon du livre). Voici le lien de l'article pour ceux et celles qui ne l'ont pas encore lu : http://www.cyberpresse.ca/arts/dossiers/salon-du-livre-de-montreal-2010/201011/10/01-4341229-pour-lamour-des-livres.php.

Et maintenant, voici ma réponse que j'ai transmise à la Presse ce matin:

Ce message s'adresse à Jade Bérubé, l'auteure de l'article "Profession:bibliothécaire".

Je suis déçue de constater l'étendue de l'ignorance des gens concernant la profession de bibliothécaire et la vôtre Mme Bérubé en particulier qui venez d'écrire un article consternant sur une maman bénévole que vous dites être une bibliothécaire. La profession de bibliothécaire, à vous entendre, c'est quelque chose que les gens font à temps perdu ou à la retraite. Savez-vous que pour détenir le titre de bibliothécaire, il est nécessaire de faire une maîtrise professionnelle à l'école de bibliothéconomie et des sciences de l'information? Il est apparent que vous ne vous êtes pas souciée de faire des recherches avant de publier votre article, car même en inscrivant cette simple requête dans Google "bibliothécaire formation", le lien qui apparaît est celui du site web de la Corporation des bibliothécaires du Québec qui vous informe de la formation du bibliothécaire. Pour votre gouverne, je vous envoie le lien de l'Université de Montréal où j'ai fait mon cours, seule université au Canada à offrir cette maîtrise en français: http://www.ebsi.umontreal.ca/.

Outre votre confusion quant à la nature de la profession de bibliothécaire, vous poussez votre ignorance jusqu'à dire que ce métier est en voie de disparition. Si nous étions quelques années en arrière, je n'aurais pu vous contredire, car en effet, les bibliothécaires en milieu scolaire se faisaient denrée rare pour des raisons budgétaires, ce qui a amené à l'abandon des bibliothèques, à la désuétude des collections, etc. Cependant, depuis 2005, le MELS a mis en place le Plan d'action sur la lecture et l'écriture à l'école (augmentation des budgets réservés aux acquisitions en bibliothèque et surtout, embauche de bibliothécaires dans les commissions scolaires). Pour votre information, voici un lien très instructif: http://www.mels.gouv.qc.ca/ lecture/index.asp?page= objectif2.

Votre article n'est pas choquant parce qu'il souligne le travail courageux et acharné d'une maman bénévole qui croit en la place de la lecture dans la vie des enfants à l'école. Non, d'ailleurs, je ne peux que remercier tous ces parents bénévoles qui ont, tant bien que mal,tenu le fort pendant toutes ces années où les ressources humaines et financières étaient défaillantes dans les commissions scolaires. Ce qui me choque c'est votre peu de travail de recherche et le biais évident avec lequel vous écrivez, omettant des acteurs fort importants dans le maintien et l'amélioration des collections dans les bibliothèques scolaires, à savoir, les techniciens en documentation qui ont fait du travail acharné tout en étant seuls, les enseignants ultra motivés qui donnaient de leur temps pour la bibliothèque, les conseillers pédagogiques qui ont cru bon de continuer à travailler pour offrir les meilleures ressources littéraires malgré le désintérêt général pendant des années, les directions d'école qui ont investi dans leur bibliothèque scolaire alors que les budgets étaient contre eux.

Perpétuer l'ignorance n'est pas le moyen idéal d'améliorer les choses. La prochaine fois, Mme Bérubé, faites vos devoirs et vérifier vos informations avant de les publier.

Nancy Gravel, MSI
Bibliothécaire professionnelle en milieu scolaire

Mise à jour: Le titre de l'article a été modifié depuis sur Cyberpresse. Il s'intitule désormais "Pour l'amour des livres".